Lundi 25 Avril, retour d’une semaine de vacances en fin d’après-midi. Juste le temps de tout ranger, de préparer le repas, et il allait falloir penser à retourner au travail dès le lendemain matin. Tout semblait si routinier !
Et pourtant, il régnait une certaine effervescence à la maison. Notre burkinabé allait arriver dès le lendemain soir pour cette visitation. Nous ne savions d’elle que son nom et son prénom. Qui serait-elle ? Connaissait-elle la France ? Serait-elle sympa ? Telles étaient, entres autres, les questions qui ont alimentées cette dernière soirée avant son arrivée.
Le mardi 26, au fil des heures qui passaient, l’impatience de retrouver la joyeuse ambiance que donne à voir ces groupes de pèlerins, la joie de retrouver des connaissances et de faire connaissance de Jacqueline grandissait. Confiants et heureux, mon mari et moi avons regagné Aix-les-Bains où pèlerins et familles d’accueil allaient se rencontrer et partager un premier repas. L’attente a été longue jusqu’à l’arrivée du car, l’heure du rendez-vous était largement dépassée… Mais cela n’était-il pas destiné à nous transporter dans cette culture africaine où le rapport au temps est si différent du nôtre ? Enfin, le car transportant les burkinabé arrivait. Juste le temps de sortir les innombrables bagages, la joie des retrouvailles était là. Eclats de rire, embrassades, accolades, nous retrouvions avec plaisir cette chaleur burkinabé. Les premières paroles étaient pour remercier Dieu d’avoir permis que ce voyage se passe bien, car c’est avec beaucoup de naturel qu’ils lui donnent sa place.
1er bénédicité dit par Monseigneur Léopold, évêque auxiliaire de Ouagadougou, avant ce premier repas froid (dont on sait que nos amis ne raffolent pas), première découverte de la nourriture française pour certains. Nous, nous avons trouvé Jacqueline dans ce joyeux tohu-bohu et commencé à faire connaissance. Mais après cette longue journée de voyage, nous allions rapidement rentrer à la maison. Petit coup de téléphone à notre fils resté à la maison pour lui dire d’allumer le chauffage dans la chambre de Jacqueline. Il allait lui falloir affronter le choc thermique ! Petite explication du fonctionnement de la douche (eau froide, eau chaude), de lui dire qu’il valait mieux se glisser entre les draps du lit pour avoir chaud, d’une connexion Wifi, Jacqueline allait pouvoir se reposer avant de démarrer, dès le lendemain matin, un programme qui devait lui faire découvrir la Savoie et son archidiocèse, avec en point d’orgue la journée à Serrières-en-Chautagne et le 1er Mai à Chambéry pour les 100 ans de l’ordination épiscopale de Monseigneur Thévenoud.
Si les matinées se déroulaient en étant scrupuleux sur les horaires (il nous fallait faire coïncider nos départs au travail pour certains jours), les covoiturages avec d’autres familles d’accueil, les soirées nous permettaient d’intéressantes discussions. Nous qui étions déjà allés au Burkina à plusieurs reprises, nous avons pu approfondir certains sujets, en découvrir d’autres, parler de nos connaissances communes.
Dimanche 1er Mai, tôt le matin, nous avons découvert une Jacqueline toute pimpante dans son bel uniforme[i] bleu et blanc en Dan Fani, ce tissu emblématique du Burkina Faso. Nous aussi nous avions soigné notre tenue pour cette belle journée de fête ! Après une très belle célébration priante et joyeuse en la cathédrale de Chambéry, un temps festif et synodal sur le parvis, nous nous sommes rendus à la maison diocèsaine pour un délicieux repas burkinabé, suivi d’une conférence sur l’histoire religieuse du Burkina et de Monseigneur Thévenoud. Que de burkinabé, prêtres, religieuses ou laïcs, avaient fait le déplacement depuis Paris, Lyon, d’Italie ou d’ailleurs pour cet anniversaire, montrant ainsi toute l’affection qu’ils portaient à ce premier évêque et à l’Évangile qu’il avait su diffuser . Pour finir cette magnifique journée, nous avons pu déguster le cocktail Joanny, mélange de produits burkinabé et français. La recette est tenue secrète mais le résultat est délicieux.
Le lendemain, le programme permettait une journée dans les familles d’accueil. J’en ai profité pour cuisiner burkinabé avec Jacqueline. Nous sommes allées faire les courses ensemble et elle a découvert la diversité de nos commerces. Puis après-midi dans les boutiques à Annecy, notamment des parfumeries où elle a pu voir et sentir de multiples parfums des grandes marques françaises tant renommées.
Le 08 mai, jour férié en France, c’était normalement une journée en paroisse. A notre niveau nous n’avons rien pu vivre. Dommage…. Certainement le seul point négatif de ce séjour.
Mercredi 11 Mai ! Le séjour touchait à sa fin. Nous passions de bons moments ensemble, nous plaisantions bien. Emilien taquinait Jacqueline qui lui répondait avec humour. Dernière journée à Aix-les-Bains où nos amis nous avaient préparé un délicieux repas burkinabé accompagné de bissap ou de jus de gingembre.
Enfin pas vraiment la fin du séjour en France pour Jacqueline qui continuait sur Lourdes puis Limoges et Paris. Nous nous reverrons certainement avant le 15 Juin, date de son retour à Ouaga. Puis certainement pour nous lors d’un prochain séjour à Ouaga. Émilien a fait une promesse.
Vraiment ce Jésus est très fort pour créer de belles rencontres. Quelle belle image de cette Église universelle. Souhaitons qu’à l’avenir, de nombreux paroissiens se lancent dans cette belle aventure d’hospitalité, « Donner de la place à l’étranger ».
Merci Jésus pour ces rencontres que tu nous donnes à vivre.
Gwenaelle CHEVALLIER
[i] Uniforme : c’est le tissu qui est commun, la tenue elle est déclinée dans la coupe qui correspond à l’identité de la personne qui va la porter.